Un avion sans elle : quand Bussi fait entrer l’accusé !

9782266233897FSCela faisait longtemps que je n’avais pas goûté la saveur de nouveaux romans policiers et l’on peut dire que je suis en train de rattraper ce retard. Grimes, Läckberg, Zafon – avec son mélange de styles bien à lui -, et maintenant Bussi. 4 auteurs, 4 manières bien différentes d’aborder le polar. Mon petit coup de cœur de l’année en matière de roman à suspense va incontestablement à Camilla Läckberg. Toutefois, Bussi m’a lui aussi surprise, agréablement, et je pense que son style particulier « d’enquêteur de terrain » ravira sans doute les puristes de l’énigme policière.

Oh, libellule,
Toi, t’as les ailes fragiles,
Moi, moi, j’ai la carlingue froissée…
23 décembre 1980. Le vol Istanbul-Paris s’écrase dans le massif du Jura et ne laisse qu’une seule rescapée : Libellule, un nouveau-né d’à peine 3 mois. Une petite miraculée autour de qui vont se cristalliser les espoirs et les amours de deux familles. Pour les Vitral, famille modeste et abîmée par la vie, comme pour les Carville, riches entrepreneurs, la parenté de la petite Libellule avec leurs familles respectives ne fait aucun doute et reconnaître ce lien, à tout prix, devient vital. Crédule Grand-Duc, détective privé, accepte de mener cette enquête qui ne devait lui prendre que quelques mois, pensait-il… 18 ans de recherches effrénées et de quête obsessionnelle lui permettront finalement de résoudre cette terrible énigme qui lui coûtera la vie.
1998. Libellule a 18 ans. Elle n’a plus que le vieux carnet de notes de Grand-Duc, dans lequel il a consigné l’ensemble de ses recherches, et son frère, pour découvrir la vérité.
Des faits, rien que des faits. A travers le carnet de notes de Crédule Grand-Duc, Michel Bussi nous sert tous les éléments de l’enquête – ou presque ! – tels que nous pourrions les lire dans un rapport de justice ou un article d’investigation. Son style est précis et presque sans enluminures, au début en tout cas. Moi qui suis une grande adepte de Faites entrer l’accusé – oui, oui, j’assume ! Même si je préférais le style d’Hondelatte à celui de sa remplaçante, Lantieri… mais c’est un autre débat ! ;)… Donc, étant fan de la célèbre émission d’investigation, j’ai ici été séduite par cette prise de recul du narrateur et ce style journalistique inimitable.
A cette rigueur policière se mêle parfaitement la complexité des sentiments humains. De l’amour à la haine, de l’espoir à la folie, il n’y a parfois qu’un pas. Et une fois de plus, je suis surprise par ces auteurs qui cachent derrière une plume résolument masculine autant de finesse et de subtilité. Nombreux sont ces artistes (écrivains, chanteurs, comédiens…) qui ont percé les mystères de la psychologie humaine. Enfin bref, c’était mon « coup de chapeau » à ces hommes qui savent toucher notre cœur et viser juste !
Un Instant Lecture plutôt réussi donc, prélude à d’autres Instants Lecture signés Bussi. Merci Amandine, un très bon choix !
Un regret toutefois : si l’enquête menée par Grand-Duc pendant 18 années est magistrale et rondement ficelée à mon sens, celle menée par Marc, le frère de Libellule, me paraît bénéficier parfois de quelques facilités. Disons seulement que ce jeune homme qui n’avait aucune idée des éléments de l’enquête avant d’avoir le cahier de Grand-Duc entre les mains se révèle extrêmement perspicace…!

3 réflexions sur “Un avion sans elle : quand Bussi fait entrer l’accusé !

  1. Pingback: Livres : les couvertures font leur défilé ! | Au Café des Pipelettes

  2. J’ai vraiment apprécié ce livre et découvert l’auteur!
    Je ne m’attendais pas à un roman policier par la couverture, mais j’ai été agréablement surprise!
    Moi qui ne suit pourtant pas fan du genre, j’ai pourtant toute une pile de Michel Bussi qui m’attendent!!

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